Le développement de l’agglomération tourangelle limité par les risques

Les villes ont pris naissance près des cours d’eau durant la période du néolithique aussi appelée  l’âge de pierre. En effet, ces cours d’eau ont contribué à l’alimentation, à la défense, aux loisirs, à l’industrialisation et aux transports des populations. Les villes ont évolué depuis cette période, elles ont muté pour s’adapter à leur temps. Les villes, en bord de fleuve, se sont urbanisées en s’exposant aux risques liés aux fleuves. Nous allons traiter de ces risques sur notre page. “ En raison de pressions économiques, sociales, foncières ou encore politiques, les cours d’eau ont souvent été aménagés, couverts, déviés, augmentant ainsi la vulnérabilité des hommes et des biens. Pour remédier à cette situation, la prévention reste l’outil essentiel, notamment à travers la maîtrise de l’urbanisation (13). ”

Nous nous intéresserons ici aux risques auxquels est soumise l’agglomération tourangelle, qui pour rappel est traversée par la Loire et le Cher. Nous verrons dans un premier temps ce qu’est un risque, puis quels sont les différents risques liés à la présence de la Loire et du Cher. Ces risques nuisent aussi bien à la population qu’à l’environnement. Et pour finir nous verrons les politiques publiques qui ont été mises en place et qui les mettent en place.

Qu’est-ce qu’un risque ?

Un aléa représente un danger qui peut être d’origine naturelle, technologique ou sanitaire. Les enjeux sont la population et les infrastructures sujets à l’aléa. Si l’aléa entraîne des dommages humains ou matériels alors on parle de risque. Le risque est donc la corrélation entre un aléa et ses enjeux. Si des victimes ainsi que des dégâts matériels importants sont à déplorer alors on parle de catastrophe. Un risque est dit majeur, quand la probabilité est faible mais les dommages sont considérables. En d’autres termes, un risque majeur résulte d’un fort aléa couplé à des enjeux importants (1).

Représentation graphique d’un aléa, d’un enjeu et d’un risque (c)Graphies/MEDD-DPPR
Courbe de Farmer. Source : http://www.unit.eu/cours/cyberrisques/etage_2/co/Module_Etage_2_7.html

Il y a risque quand les enjeux sont vulnérables. Par exemple, sur la figure ci-dessus, l’enjeu est représenté par les maisons et la population qui y habite. Ces maisons sont vulnérables parce qu’elles sont au bord de la falaise. Ainsi la vulnérabilité d’une population dépend de sa préparation face aux risques et de sa capacité à gérer une catastrophe éventuelle. Pour mesurer la vulnérabilité, il faut prendre en compte plusieurs facteurs : géographiques, démographiques, techniques, économiques, sociaux et culturels.

Comment sont classés les risques ?

Il existe deux catégories de risques majeurs : les risques naturels et les risques technologiques. Par effet domino, un risque naturel peut engendrer un risque technologique. Les risques majeurs sont à opposer aux risques chroniques. Le risque chronique se définit comme un risque susceptible d’affecter la santé humaine (6). Cela concerne donc les risques liés à la pollution de l’eau, de l’air, des sites et sols pollués, les déchets, la santé et l’environnement. Ici, nous nous intéresserons principalement aux risques majeurs.

Les risques naturels

Le risque naturel se définit par la rencontre d’un aléa d’origine naturelle avec des enjeux humains, économiques ou environnementaux (6). Bien qu’il soit d’origine naturelle, le risque peut être aggravé par l’urbanisation et les fortes densité de population. Les aléas naturels peuvent être d’origines géophysiques (séismes, éruptions volcaniques, tsunamis…), géomorphologiques (mouvements de terrain, avalanche, érosion…) ou hydrométéorologiques (cyclone, tempêtes, inondations, sécheresse…). 

L’agglomération tourangelle est concernée par les deux derniers aléas et plus précisément elle est concernée par les risques :

  • Inondation : “ L’inondation est une submersion (rapide ou lente) d’une zone pouvant être habitée ; elle correspond au débordement des eaux lors d’une crue. Une inondation peut être due à des précipitations importantes, à la fonte des neiges, à la remontée d’une nappe phréatique, au ruissellement de la pluie sur des surfaces peu perméables, à la marée (dans les estuaires) ou à la rupture d’un ouvrage (13). ”
  • Sécheresse : “ La sécheresse est une déficience conjoncturelle (établie par rapport à une valeur de référence, une moyenne) des apports d’eau par les précipitations. La sécheresse a des répercussions pour les différents secteurs de l’économie dont la production en dépend directement, notamment les activités agricoles (12). ”
  • Mouvement de terrain : Il existe deux types de mouvement de terrain : les mouvements lents et les mouvements rapides. 
    • “Les mouvements lents entraînent une déformation progressive des terrains, pas toujours perceptible par l’homme. Ils regroupent principalement les affaissements, les tassements, les glissements, le retrait-gonflement (6). ”
    • “ Les mouvements rapides se propagent de manière brutale et soudaine. Ils regroupent les effondrements, les chutes de pierres et de blocs, les éboulements et les coulées boueuses (6). ”

Cependant, à l’échelle de l’agglomération tourangelle, le risque avec la plus grande occurrence est celui de l’inondation. Cela est dû aux crues de la Loire mais aussi du cher. C’est d’ailleurs ce risque que nous détaillerons par la suite.

Les risques technologiques

Les risques technologiques sont d’origine anthropique, ils sont caractérisés par des accidents liés à l’activité humaine. Ils sont au nombre de quatre (8)

  • Le risque nucléaire ;
  • Le risque industriel (“industries chimiques ; industrie travaillant les produits pétroliers ; les stockage de gaz et d’explosif ; les silos et installations de stockage de céréales, grains, produits alimentaires ou autres produits organiques dégageant des poussières inflammables ; les autres installations utilisant des substances dangereuses tels que les sites pharmaceutiques, les sites de traitement des déchets dangereux…) (6) ;
  • Le risque lié au transport de matières dangereuses ;
  • Le risque lié à la rupture de barrage.

Ces risques peuvent entraîner des catastrophes telles que des explosions, des incendies, des pollutions ou encore des contaminations. Elles peuvent dégrader les écosystèmes et avoir de lourdes conséquences économiques pour les populations.

L’agglomération tourangelle est concernée par tous les risques technologiques. Bien que la centrale de Chinon ne soit qu’à près de 50 kilomètres de l’agglomération tourangelle, si elle venait à exploser l’agglomération en subirait les conséquences.

À quoi servent les politiques de prévention des risques ?

La politique de prévention vise à réduire les répercussions dommageables d’un risque. “ Elle s’inscrit dans une logique de développement durable, en tentant de réduire les conséquences économiques, sociales et environnementales d’un développement imprudent de notre société (8). ” La prévention des risques majeurs vise à “Maîtriser les conséquences des risques naturels et réduire les risques technologiques”. Les risques naturels ne pouvant être évités, la politique consiste à s’adapter afin de réduire les impacts. A l’inverse, la politique de prévention pour les risques technologiques vise à réduire le risque à la source (4).

La politique de prévention s’appuie sur sept principes (4) :

  1. La connaissance des événements, de l’aléa et du risque ;
  2. La surveillance, la prévision et l’alerte ; 
  3. L’information préventive et l’éducation des populations ;
  4. La prise en compte des risques dans l’aménagement et l’urbanisme ;
  5. La réduction de la vulnérabilité ;
  6. La préparation et la gestion de crise ;
  7. La gestion de l’après-crise.

Ces sept principes donc peuvent être regroupés en quatre grand axes qui sont (11) :

  1. La réduction du risque à la source ;
  2. La diminution des vulnérabilités ;
  3. L’organisation des réponses opérationnelles pour assurer la protection générale des populations en cas d’accident ;
  4. L’information préventive des populations sur la nature des risques potentiels, les conséquences possibles et la conduite à tenir en cas d’accident.

Pour répondre à cette politique de prévention des risques, la France a mis en place des actions de planification.

La prévention des risques en France

Les politiques de prévention sont créées par l’État et appliquées à plusieurs échelles par les collectivités territoriales, les ministères et autres organismes publics. Pour faire face aux risques, plusieurs documents ont été mis en place (11) :

  • Les plans de prévention des risques (PPR) : ils permettent de connaître les zones géographiques soumises à des risques naturels ou technologiques et définir les mesures pour réduire les risques.
  • Le plan d’intervention interne (POI) : il est interne aux établissements et vise à éviter qu’un événement externe ait une incidence à l’extérieur du site industriel.
  • Le plan communal de sauvegarde (PCS) : il prépare les mairies à la gestion de crise.  
  • Le plan particulier d’intervention (PPI) : permet de faire face aux risques technologiques liés à la présence d’un barrage ou d’un site industriel.

Il est à noter que les POI, PCS et PPI sont des dispositifs de gestion de crise. Bien qu’ils soient élaborés en amont, ces plans ne sont déclenchés qu’en cas de catastrophes.

Les documents mis en place ainsi que les acteurs impliqués dans la politique de prévention des risques seront plus détaillés dans les parties portant sur les risques naturels, sur les risques technologiques et la gestion de l’eau.



Bibliographie

  1. Académie de Versailles. Qu’est ce qu’un risque majeur ? [Internet]. 2018 [cité 17 déc 2020]. Disponible sur: http://www.ac-versailles.fr/cid112477/qu-est-que-risque-majeur.html

  2. Danckers P. La sécurité et les risques majeurs [Internet]. Risques & Savoirs. 2011 [cité 28 oct 2020]. Disponible sur: http://www.reseau-canope.fr/risquesetsavoirs/la-securite-et-les-risques-majeurs.html

  3. Direction départementale de l’équipement Indre-et-Loire. Dossier Départemental des Risques Majeurs d’Indre et Loire. 2005. 

  4. Ministère de la Transition Écologique. Prévention des risques majeurs [Internet]. ecologie.gouv.fr. 2018 [cité 18 nov 2020]. Disponible sur: https://www.ecologie.gouv.fr/prevention-des-risques-majeurs 

  5. Ministère de l’Ecologie, du Développement durable et de l’Écologie. La démarche française : Prévention des risques majeurs. 2013.

  6. Observatoire régional des Risques de Nouvelle Aquitaine. Risques chroniques [Internet]. ORRNA. inconnue [cité 17 déc 2020]. Disponible sur: https://observatoire-risques-nouvelle-aquitaine.fr/risques/risques-chroniques/

  7. Préfecture de Loire-Atlantique. Dossier Départemental des risques majeurs. 2017.

  8. Préfet de l’Yonne. Définition du risque majeur [Internet]. Les services de l’Etat dans l’Yonne. 2012 [cité 17 déc 2020]. Disponible sur: http://www.yonne.gouv.fr/Politiques-publiques/Securite-et-prevention-des-risques/Risques-majeurs/Politique-de-prevention-des-risques-majeurs/Definition-du-Risque-Majeur

  9. Préfecture d’Indre-et-Loire. Dossier Départemental des Risques Majeurs. 2005. 

  10. Préfecture d’Indre-et-Loire. Risques naturels et technologiques [Internet]. indre-et-loire.gouv.fr. inconnue [cité 16 nov 2020]. Disponible sur: https://www.indre-et-loire.gouv.fr/Politiques-publiques/Risques-naturels-et-technologiques

  11. Préfecture du Bas-Rhin. Les quatre axes de la politique de maîtrise des risques majeurs [Internet]. Les services de l’Etat dans le département du Bas-Rhin. 2020 [cité 17 déc 2020]. Disponible sur: http://www.bas-rhin.gouv.fr/Politiques-publiques/Securites-et-prevention/Protection-civile/Risques/Risques-technologiques/Les-4-axes-de-la-politique-de-maitrise-des-risques-majeurs

  12. DREAL Centre-Val de Loire. Sécheresse et étiages [Internet]. inconnue. Disponible sur: http://www.centre-val-de-loire.developpement-durable.gouv.fr/scheresse-et-tiages-r74.html 

  13. DREAL Centre-Val de Loire. Risque inondation [Internet]. inconnue. Disponible sur: http://www.centre-val-de-loire.developpement-durable.gouv.fr/risque-inondation-r48.html 

Références connexes